ORIGINES
Saint-Jory s’est constitué sur l’emplacement d’un village gallo-romain, à proximité d’une voie romaine (dont on retrouve encore des vestiges) allant de Toulouse à Banols (Saint-Caprais). On trouve son nom latin Sanctus Georgius dans une charte d’environ l’an 1075 du Cartulaire de Saint-Sernin; et la traduction Sent Jori sur des contrats de vente datant du XIIe siècle. Saint-Jory n’est que la dérivation de Sanctus Georgius que le peuple prononça et que les notaires écrivirent Georius puis Jorius.
LE BLASON
Le blason actuel trouve son origine en 1698. Il est officialisé le 20 decembre, par le pouvoir royal et enregistre par d’Hozier dans le Grand Armorial de France.

SAINT-JORY LA MARAICHERE
L’agriculture connaÎt de profonds changements sous l’effet du modernisme, parfois douteux, comme cet engrais liquide proposé en 1756 aux Consuls. Les cultivateurs peuvent acheter ce liquide qui rend les terres infiniment plus fécondes et augmentent les récoltes de moitié ». Cette potion magique est-elle à l’origine de la vocation maraîchère de Saint-Jory ?
Parfois, des événements moins gais font l’actualité. Le 28 juillet 1757, passe sur la Garonne le bateau transportant les galériens. Ces sinistres barques flottantes vont recevoir, jusqu’en 1781, leur lot de condamnés.
NAPOLEON, DES ROIS ET UN PAPE !
Située sur la route royale reliant Toulouse à Agen et Bordeaux et dotée d’un château seigneurial tenu par la puissante famille du Faur, Saint-Jory fut, pendant des siècles, une étape incontournable pour les souverains, nobles et voyageurs illustres traversant le Languedoc.
L’un des premiers souverains à s’arrêter à Saint-Jory fut Charles IX, en 1565, lors de son grand “tour de France”. En route vers Toulouse, le roi et la reine mère Catherine de Médicis firent halte à Saint-Jory pour souper, accueillis par les du Faur dans leur château dominant le village.
Quelques années plus tard, le gouverneur du Languedoc Henri de Montmorency-Damville et le flamboyant duc de Joyeuse, favori d’Henri III, traversèrent eux aussi la commune pendant les guerres de Religion.
Le 18 octobre 1578, c’est Marguerite de Valois, la célèbre “reine Margot”, épouse d’Henri de Navarre (futur Henri IV), qui s’y arrête. Elle soupa et coucha à Saint-Jory avant d’entrer triomphalement à Toulouse le lendemain. Tout indique qu’elle logea au château des du Faur, seule demeure digne d’une reine dans les environs.
Vingt ans plus tard, son époux devenu roi honora Saint-Jory à sa manière. Par lettres patentes du 29 août 1598, Henri IV érigea la seigneurie de Saint-Jory en baronnie, récompensant la fidélité de Jacques II du Faur, conseiller au Parlement de Toulouse. Cet acte fit entrer la commune dans le cercle des fiefs nobles du royaume : un geste symbolique qui marque encore la mémoire locale.
Le 7 septembre 1611, le Prince de Condé, premier prince du sang, coucha au château de Saint-Jory en route vers Toulouse, accompagné du duc de Ventadour et de sa suite. L’événement est consigné dans le registre des baptêmes : le village entier s’illumina de torches pour accueillir le cousin du roi.
Quelques années plus tard, le 20 juin 1622, Louis XIII, de retour de la campagne contre les protestants, passa la nuit au même endroit. Une note retrouvée dans la sacristie en atteste : Saint-Jory connut alors sa dernière “nuit royale”.
Au tournant du XIXᵉ siècle, le calme du bourg fut troublé par une autre visite : celle de Napoléon Iᵉʳ.
Le 8 août 1808, après avoir quitté Toulouse vers 20 heures pour rejoindre Montauban, l’Empereur traverse Saint-Jory escorté par ses Gardes d’Honneur. La Gendarmerie impériale tente de se loger dans le village, mais le maire refuse d’héberger huit cavaliers ! Le préfet, outré, lui écrit dès le lendemain : “Dans des circonstances aussi solennelles que le passage de Sa Majesté Impériale et Royale, un maire ait pu refuser de loger huit gendarmes montés, cela ne saurait se concevoir.”
Quelques années plus tard, un autre souverain – spirituel cette fois – traverse la région. Le 2 février 1814, le pape Pie VII, libéré par Napoléon après cinq ans de captivité, quitte Fontainebleau pour rentrer à Rome. Sur la route du Midi, il fait halte à Saint-Jory, au relais de poste aux chevaux, pour y bénir les habitants et se reposer avant de reprendre son voyage. En 1914, pour le centenaire de cet événement, la commune fit ériger un buste de Pie VII au-dessus du porche de l’ancien relais, rappelant ce passage pacifique du souverain pontife sur ses terres.
Deux mois plus tard, en mars 1814, la commune se retrouve au cœur de la grande Histoire. Les troupes alliées, menées par Arthur Wellesley, duc de Wellington, futur Premier ministre britannique, établissent leur quartier général à Saint-Jory, dans la maison de la poste aux chevaux. Pendant plusieurs jours, la plaine se couvre d’uniformes rouges et de bivouacs britanniques, tandis que les avant-postes français du maréchal Soult tiennent la rive sud du Hers. Saint-Jory devient ainsi, pour quelques jours, le centre stratégique de la dernière bataille de l’Empire.
UNE EVOLUTION PERMANENTE
Dans la seconde partie du XIXe siècle, la physionomie de Saint-Jory change. Le Canal Latéral á la Garonne commencé en 1822, est achevé en 1840. Quinze ans après, le chemin de fer modifie á nouveau le paysage du village.
SAINT-JORY ÉLARGIT SES FRONTIÈRES
Le 4 août 1846, l’ordonnance royale de Louis-Philippe Ier est signée : située entre Saint-Jory, Bruguières, Lespinasse et Saint-Jory, la commune de Novital-Viguerie n’existe plus. Le quartier de Novital et son château (actuelle zone industrielle) est rattaché à Saint-Jory et celui de Viguerie à Lespinasse. Les 68 habitants de Novital-Viguerie sont alors répartis entre les deux communes. Saint-Jory passe ainsi de 1082 habitants à 1134…
QUAND SAINT-JORY INSPIRE EMILE ZOLA
Le 23 juin 1875, une crue de la Garonne provoque une inondation centenaire qui a fait des dégâts très importants, humains et matériels, de Saint-Jory à Toulouse notamment. Emile Zola s’inspire de ce drame pour écrire en 1885 une nouvelle, où narre l’histoire d’un certain Louis Roubieu, « né au village de Saint-Jory, à quelques lieues de Toulouse, en amont de la Garonne », qui va vivre L’Inondation.
HISTOIRE DE LA VIOLETTE
La Violette, devenue l’un des symboles de notre département, est en fait originaire de la ville de Parme, en Italie. Selon la légende, en 1854, sous Napoléon 3, un soldat piémontais ramena une violette à sa bien-aimée qui vivait à Saint-Jory. Les premières cultures connues se situent ainsi à Saint-Jory et sur le nord-toulousain.
« LE CIEL TOMBE SUR LA TÊTE DES SAINT-JORYENS ! »
Le 10 juillet 1914, entre 14h et 15h, les habitants de Saint-Jory, Bruguières et Saint-Sauveur entendirent une série d’explosions comparables à un roulement de tonnerre… Les habitants crurent d’abord à un accident d’avion. Il s’agissait en réalité d’une météorite retrouvée dans un champ non loin de là, à Saint-Sauveur. M. Antoine Esculié, propriétaire du champ où la météorite s’était échouée, en fit don immédiatement au Muséum de Toulouse.
LISTE DES MAIRES DE SAINT-JORY
Élu au suffrage censitaire
Raymond RATABOUL
(1790-1793)
Élus par l’autorité révolutionnaire :
Jacques SIRVEN
Antoine RICHARD
(1793-1794)
(1794-1798)
Élu par un collège électoral du canton :
Jean CLAVERIE
(1798-1799)
Nommés par le Préfet :
Bernard BERTHOMIEU-DUMAS
Antoine RICHARD
Jean-Pierre CHAUBARD
Jean-Pierre Blaize RATABOUL
Joseph BREIL
Gabriel DIEUZEDE
Guillaume RICHARD
Joseph Antoine IGOUNET
Antoine BREIL
Bernard GILET
Jean-Antoine MARQUES
Gabriel DIEUZEDE
Jacques ALBUS
(1799-1804)
(1804-1822)
(1823-1826)
(1826-1832)
(1832-1842)
(1842-1848)
(1848-1852)
(1852-1868)
(1868-1870)
(1870-1871)
(1871)
(1871-1876)
(1876-1888)
Élus au suffrage universel :
François Noël DARDENNE
Jean Joseph-Noël BREIL
Cyrille BREIL
Julien VIDAL
Jean-Pierre GAYCHET
Henry CHOTEL
Ivan THIEBAUT
Henri MIGUEL
Thierry FOURCASSIER
Victor DENOUVION
(1888-1899)
(1899-1912)
(1912-1945)
(1945-1977)
(1977-1983)
(1983-1995)
(1995-2000)
(2000-2014)
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